Lexique de charpente marine (A-E)

Mais qu'est-ce qu'ils disent tous ces matelots ? Je ne comprends rien ! Quel jargon !
Voilà de quoi vous initier à ce vocabulaire sans perdre votre latin :

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ABOUT
Extrémité d'une planche (bordage de carène ou de pont). Plusieurs planches de bordage mises bout à bout constituent une virure.
ACCORE
Pièce de bois droite qui sert à maintenir le navire pendant sa construction sur cale.
Les accores prennent le nom de la partie de la charpente à laquelle elles sont appliquées ; telles sont les accores du fond, les accores intermédiaires, celles de l'étrave, de l'étambot, etc.
AIGUILLE
Pièce maîtresse située à l'arrière de la charpente axiale, dans le prolongement de la quille et fixée à l'étambot.
ALLONGE
Partie plus ou moins verticale du sommet d'un couple. Au-dessus du plat-bord, l'allonge se prolonge par la jambette de pavois. A l'arrière les allonges de voûtes aboutissent à la base du tableau.
APOTRES
Pièces de bois de section triangulaire clouées de part et d'autre de l'étrave au ras de la râblure pour renforcer la tenue du bordé.
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BARROT
Pièces de la charpente haute du navire fixées contre les membrures et assemblées sur la serre bauquière, assurant la tenue transversale de la coque, et sur lesquelles reposent les lames. Elles sont légèrement courbes (bouges) pour faciliter l'écoulement de l'eau. Suivant les constructions, on trouve des "barrotins" et des "élongis".
BARROTIN
Section de barrot installée entre les entremises d'un panneau ou d'une écoutille et la bauquière en abord.
BATAYOLE
Montant en bois ou métallique installé au-dessus d'un pont et servant à soutenir une lisse de bastingage
BAUQUIERE
Ceinture intérieure d'un navire, formée de pièces de bois qui, par leur épaisseur, servent à lier les couples entre eux, et en même temps, à soutenir les baux par leurs extrémités. Il y a une bauquière à la hauteur de chaque pont et des gaillards. Les pièces de ces longues ceintures sont bout à bout, et on les lie par une seconde ceinture intérieure, appliquée à écarts croisés contre la première, et dont le nom est serre-bauquière. Ces diverses pièces sont clouées sur les couples.
BITTES
Tourillons de bois ou de métal implantés sur le pont pour y tourner des manœuvres telles que les amarres.
BORDAGE
Planche qui recouvre la coque. L'ensemble des bordages s'appelle le bordé.
BORDE
Pièces de bois composant le bordage. Ces pièces sont fixées sur les membrures et forment des lignes longitudinales appelées virures.
BOSSOIR
Poutre saillant à l'extérieur de la coque afin de pouvoir hisser des objets ; bossoirs d'ancres, bossoirs d'embarcations.
BOUCHAIN
Partie arrondie de la carène du navire faisant la jonction entre les fonds et la muraille.
BOUGE
Courbure de la face supérieure d'un barrot.
BRION
Partie de la charpente axiale correspondant à la jonction entre quille et étrave, peut être plus ou moins arrondie.
BROCHETAGE
Etude de la forme et des dimensions de chacun des bordages pour qu'il puisse s'ajuster contre le bordage précédent.
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CABILLOT
Grosse cheville en bois (ou métallique) avec un manche, s'installe dans les trous des râteliers pour y tourner des manœuvres.
CADÈNES
A l'origine, chaîne à 2 ou 3 maillons qui servait à tenir la frette des caps de moutons. Sur nos petits voiliers, il est plus correct de parler de lattes de haubans.
CAISSE
A propos d'une poulie, c'est le bloc de buis (composé des joues et des entretoises) qui contient les réas ; à propos d'un espar, c'est son extrémité carrée ou polygonale : caisse du bout-dehors, du beaupré, du mât de hune. CALFATAGE
Procédé consistant à étancher les joints entre les bordés en les remplissant d'étoupe avec un fer à calfat.
CAN
Face la plus étroite d'une pièce de bois dans le sens de sa longueur. Une pièce est placée de « can » lorsqu'elle repose sur cette face
CAP DE MOUTON
Poulie élémentaire faite d'un bloc de buis lenticulaire percé de trois trous et portant une engoujure sur son pourtour.
CAPOT
Coffrage au-dessus d'une ouverture de pont.
CARAVELLE
Clou de section rectangulaire ( différent de pointe de section ronde), à la tête en forme de diamant épointé servant à verrouiller un bordé à sa pose dont la pointe est en forme de burin permettant de couper la fibre du bois perpendiculairement à son fil
CARLINGUE
Forte pièce de buis ou autre bois dure de même largeur que la quille fixée au-dessus de manière à renforcer la tenue des varangues et le plus souvent prévue pour recevoir la mortaise de pied de mât afin de répartir l’effort et de ne pas affaiblir la quille.
CARIE
Maladie affectant le bois et due à l'action des champignons.
CARREAU
Dernier bordage vers le haut de la coque d'un canot. Analogue aux préceintes sur un plus gros bateau.
CERCLES DE MÂT
Appelés parfois raks : cercles en bois de châtaigner qui coulissent autour du mât et servent à tenir le guindant d'une voile aurique.
CHANTIER
Berceau en bois découpé à la forme d'un canot de manière à le tenir sur le pont d'un navire.
CHAUMARD
Bloc de bois avec une mortaise équipée d'un réa pour y faire passer une manœuvre
CHOUQUE
Gros billot de bois, fixé au tenon du sommet d'un mât par une entaille de forme carrée pour emboîter un mât dans un mât supérieur.
CLAIREVOIE
Petite galerie ajourée surmontant une ouverture du pont.
CLAN
Mortaise pratiquée dans un espar (bout-dehors, bôme, flèche de mât) équipée d'un réa pour le passage d'une drisse.
CLIN
Manière de disposer les bordés. Contrairement aux bordés à franc-bord qui se joignent par la tranche sans se superposer, les bordés à clin se recouvrent l'un l'autre comme les ardoises d'un toit.
En aucun cas ce mot ne peut désigner un bordé mais seulement la façon de disposer ceux-ci les uns par rapport aux autres, inclinés par rapport à la ligne générale de la bordure. Il ne peut jamais être employé au pluriel.
Lorsqu'un bateau construit à clin se disloque, on dit qu'il est déclinqué et, par déformation, déglingué.
COMPAS
- à verge pour le traçage sur salle et pour tracer de grandes courbes et cercles.
- à bordage pour prendre la largeur des fermures.
CONTRE-QUILLE
Pièce maîtresse de la charpente axiale posée au-dessus de la quille et sur laquelle on fixe les varangues.
CORNIERS
Allonges extérieures, de chaque côté du tableau, formant les deux angles où se rejoignent les virures du pavois et celles du tableau.
COUPLE
Nom donné à chaque ensemble de pièces courbes, symétriques par rapport à la quille sur laquelle ils sont fixés perpendiculairement, et montant jusqu'au plat-bord. Chaque ensemble est formé de varangues, de genoux et d'allonges.
COURBE
Pièce de bois qui sert à renforcer la liaison entre deux autres éléments de charpente : courbes de barrots à la jonction entre barrot et bauquière.
COURONNEMENT
Lisse au-dessus du tableau arrière.
COURSIVE
Couture se trouvant autour des hiloires ou des plats-bords
COUTURE
Jonction de deux bordages dans le sens de la longueur. Les coutures sont calfatées.
CRAPEAU
L'extrémité de la barre de gouvernail dont la roue commande les déplacements par l'intermédiaire des drosses. Voir ‘tamisaille’.
CROC
Outil en forme de serpe de l’épaisseur des coutures servant à dé-calfater une couture.
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DALOT
Ouverture à la base du pavois pour évacuer l'eau embarquée.
DAUPHINS
Pièces de bois courbes au nombre de deux ou trois de chaque côté de la guibre.
DAVIER
Sorte de gros réa ou de rouleau tournant entre deux montants pour faire passer un cordage ou une chaîne : par exemple entre l'oreille et l'étrave des langoustiers et des thoniers.
DEPAYOLAGE
Enlèvement du vaigrage de fond ou du parquet.
DROIT FIL
Se dit d'un matériau que l'on utilise dans le sens naturel de ses fibres.
DROSSES
Les drosses sont les câbles qui transmettent les mouvements de la barre à roue au safran. Les drosses peuvent être également constitués par un cordage, un filin, une chaîne ou une tringle métallique.
DUNETTE
Partie arrière surélevée du pont.
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ÉCART
Jonction des deux bouts de planches du bordé de la coque ou du pont.
ÉCOUTILLE
Ouverture dans le pont pour accéder à l'intérieur de la coque
ÉCUBIERS
Manchons métalliques à la base du pavois de part et d'autre de l'étrave pour le passage des chaînes ou des amarres.
ELONGIS
- dans un mât composé : poutres longitudinales au-dessus des jottereaux, elles servent à soutenir la hune
- dans le charpentage : poutres installées entre deux barrots dans le sens de la longueur du pont pour aménager les ouvertures : écoutilles, capots... Sur les petits bateaux, on parle plutôt d'entremises.
EMPLANTURE
Bloc de bois (percé d'une mortaise), installé sur la carlingue pour recevoir le tenon du pied de mât.
ENGOUJURE
Encoche pratiquée autour d'un objet (poulie, cosse) pour y installer une estrope.
ÉPITE
Petite cheville de bois ; il y en a de rondes et de carrées, pour boucher les trous qui se trouvent accidentellement, dans les pièces de bois. Il y en a d'autres en forme de coin, pour être enfoncées dans les extrémités des gournables, afin d'arrêter celles-ci à leur place.
ÉPITOIR
Poinçon en fer avec lequel on introduit les épites dans les gournables.
ÉPONTILLE
Poutre installée verticalement entre la carlingue et le pont pour le soutenir. Une petite épontille peut aussi soutenir un banc de quart.
EPURE
Plan dessiné à l’échelle UN.
ÉQUERRAGE
Angle fait par les deux bords d'un couple vus de dessus. Plus on se rapproche de l'avant ou de l'arrière, plus l'équerrage est important.
ÉQUERRE
1. Instrument servant à tracer des angles droits.
2. Fausse équerre, voir sauterelle.
3. Coupe d'équerre, coupe réalisée à angle droit.
ERSEAU
Anneau de cordage que l'on capelle sur le tolet.
ESTAIN
Dernier couple dévoyé de l'arrière, dont les deux faces avant et arrière sont perpendiculaires à la face supérieure de la quille, mais oblique par rapport au plan longitudinal du navire. Ils servent de renfort aux différentes pièces constituants le tableau arrière.
ÉTAMBOT
Pièce droite ou plus ou moins courbe et d'inclinaison variable (quête) fixée sur la partie arrière de la quille. Elle reçoit la fixation des bouts des bordés (navires ayant la partie arrière pointue). Elle sert de renfort central aux pièces constituant le tableau.
ÉTAMBRAI
Ouverture pratiquée dans le pont pour permettre d'y passer un mât. Elle est renforcée par un collier de bois : le coussin d'étambrai, lui-même assuré sous le pont par des élongis ou des traversins. Le mât se trouve coincé dans l'étambrai par des cales en bois. Le tout est protégé par un capuchon circulaire, la braie.
Pose de l'étrave
ÉTRAVE
Pièce avant de l'ossature de coque. Elle prolonge la quille, à qui elle est fixée extérieurement par le brion, intérieurement par le marsouin. L'extrémité supérieure de l'étrave en est le nez. Quand l'étrave est heureuse, les moustaches lui poussent ! Elle dépasse souvent le niveau du pont et, traversée par une tige de métal, la paille d'étrave, sert de bitte d'amarrage.
L'étrave peut être doublée intérieurement d'une contre-étrave ou plastron, extérieurement d'un taille-mer fréquemment métallique.
ÉTUVAGE
Procédé consistant à placer des pièces de bois dans un coffrage à l'intérieur duquel circule de la vapeur. La chaleur et l'humidité assouplissent le bois et permettent de le ployer sans le briser.
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1 commentaire:

  1. Bravo et merci pour cette belle liste de vocabulaire ! Je m'intéresse aux navires d'époque romaine et j'ai bien besoin de comprendre les termes techniques rencontrés au fil des articles sur le sujet !
    Pourriez-vous me répondre sur une question de traduction ? J'essaye de comprendre un article en anglais sur les navires romains transporteurs de marbre. Y est indiqué la présence d'un "keelson". Sur wordreference je trouve cette traduction : "renforcement de carène". Sur les images quand je tape keelson dans google images il me semble voir qu'il s'agit de la carlingue. Mais dans l'article j'ai l'impression que cette pièce (le "keelson") n'est pas toujours présente, et qu'elle est sur certains bateaux transporteurs de marbre car le chargement était particulièrement lourd. Pouvez vous m'aider dans ma traduction ? Je vous remercie d'avance.

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